En France, les premières traces de ventes aux enchères apparaissent en 1254, date à laquelle saint Louis nomme des « sergents à verge ou à pied » pour Paris et des « sergents à cheval » pour la province, auxquels il confère « privilège » de s’occuper des ventes par autorité de justice : des ventes judiciaires. Par ailleurs, les ventes aux enchères dites « volontaires » existent également, ce sont alors les « maîtres fripiers en icelle » qui prisent et partagent les biens et les meubles à Paris et dans ses faubourgs.
L’événement généralement considéré comme fondateur du métier de commissaire-priseur se situe en 1556, lorsque Henri II crée des offices de « priseurs-vendeurs dans chaque ville et bourg du Royaume ». Cet édit crée un office dans le ressort de chaque juridiction royale, oblige le maître-priseur à résider, lui interdit d’exercer la profession de revendeur ou de fripier et enfin, l’astreint à tenir un registre des prisée et ventes. L'édit fixe également les formalités à remplir lors de la vente et les honoraires. Les maîtres-priseurs restent en concurrence avec les sergents. L'édit de juillet 1576 accorde aux sergents à verge qui en feraient la demande la fusion de leur office avec celui de maître-priseur. Le sergent à verge obtient de facto, la compétence volontaire et judiciaire.
Un siècle plus tard, Louis XIV par l'édit de février 1691 limite le nombre de ses officiers et leur vend un monopole. Il leur accorde l’hérédité de l’office. Afin que les huissiers-priseurs puissent faire un emprunt, il permet aux « cent-vingt huissiers de faire bourse commune des droits à eux attribués pour les dites prisées et ventes de meubles ». L'édit de Fontainebleau de 1696 étend ces dispositions à la province. C’est sous Louis XVI, en 1773, qu’apparaît l’appellation de « commissaire-priseur ».
La profession ne résiste pas à la révolution. Les jurés-priseurs (officiers de province) sont supprimés le 26 septembre 1790 et les huissiers-priseurs de Paris le 17 septembre 1793.
Sous le Consulat, l’absence des officiers-vendeurs de biens meubles entraîne de tels abus que Bonaparte décide, le 27 Ventôse an IX (18 mars 1801), de rétablir quatre-vingts commissaires-priseurs à Paris. L’ordonnance de Louis XVIII du 28 avril 1816 rétablit la fonction en province.
La loi du 20 avril 1924 permet aux femmes l’accès à la profession.
L'ordonnance n°45-2593 du 2 novembre 1945 précise le statut du commissaire-priseur, crée la chambre nationale et les chambres régionales et détermine leur rôle. Pris en application du texte précédent, le décret n° 45-0120 du 19 décembre 1945 définit la composition de la chambre nationale et des chambres régionales, spécifie les conditions d’élections de leurs membres ainsi que la durée de leurs fonctions.
Le décret du 24 juillet 1969 permet la création de Sociétés civiles professionnelles de commissaires-priseurs et donc les associations. Il est complété, le 30 décembre 1992, par un autre décret permettant la création de sociétés d’exercice libéral de commissaires-priseurs.
En 2000, les maisons étrangères ayant souhaité pouvoir vendre en France, la commission de Bruxelles impose une réforme de la profession. La loi de 2000 et le décret de 2001 scindent la profession en deux sphères de compétence : d’un côté, pour le commissaire-priseur judiciaire, le statut d’officier ministériel est maintenu pour toutes les ventes et prisées judiciaires présentées par la loi ou par décision de justice ; de l’autre, pour les ventes volontaires du ressort exclusif des nouvelles sociétés de ventes volontaires, se créent des structures commerciales, soumises à l’agrément et au contrôle disciplinaire du Conseil des Ventes et régies par la loi de 2000 (personne habilité à diriger les ventes, conditions d’agrément, assurance, représentation des fonds et obligation d’un commissaire aux comptes, etc…).